La précarité hygiénique
Malgré le prix bas de certains produits (dentifrices, savons à moins d’un euro), « Trois millions de Français n’ont pas les moyens de conserver une hygiène correcte : c’est ce que révèle un sondage IFOP commandé par l’association « Dons solidaires », que nous vous révélons en exclusivité. Un cercle vicieux : les plus pauvres subissent plus d’exclusion à cause de leur apparence, liée à leur situation. »
Trop souvent ces personnes n’arrivent pas à acheter les produits de base. Plus les produits hygiéniques sont chers, moins les plus démunis peuvent se les procurer. Exemple avec la lessive : environ cinq millions de personnes lavent leur linge à la main et dans plus de la moitié des cas, elles sont contraintes d’utiliser du savon, du liquide vaisselle ou du gel douche. Les femmes et les jeunes enfants sont les populations les plus concernées.
Plus d’1,5 millions de femmes ne peuvent pas changer suffisamment de protection hygiénique (dont 13 000 adolescentes) ou ont recours à des moyens de fortune, et près de trois millions de personnes ne peuvent pas remplacer régulièrement les couches de leurs enfants. Un manque d’argent qui fait subir directement un manque d’hygiène, et qui a des conséquences importantes sur la vie sociale et professionnelle des plus démunis. Deux millions de personnes disent se sentir mal à l’aise par rapport à leur hygiène corporelle. Les trois quarts d’entre elles déclarent avoir déjà annulé au moins une fois un entretien d’embauche à cause de leur apparence. »[source]
« Par manque de moyens et parce que les produits sont chers, beaucoup de Français renoncent à leur hygiène corporelle ce qui les rend encore plus vulnérables et les exclu davantage à cause de leur apparence négligée. Beaucoup déclarent avoir déjà annulé au moins une fois un entretien d’embauche pour cette raison. »[source]
Cette situation, empire d’année en année pour attendre 1 français sur 9, un plan hygiène doit être mis en oeuvre rapidement.
Que dire des changes de bébé, qui ne sont pas changés autant de fois qu’ils ne devraient.
La baisse de la TVA sur les produits d’hygiène permettra à plusieurs millions de personnes de retrouver une hygiène presque normale. Les marques devront également faire un effort en réduisant leurs frais de communication et les distributeurs leurs marges.
L’hygiène est un enjeu de santé publique.
Protection féminine et couches
Nous devons protéger nos enfants et les femmes contre toutes intoxications par des produits chimiques ou des perturbateurs endocriniens, particulièrement le glyphosate.
Les associations de consommateurs, les fabricants et les organismes d’état devront se mettre d’accord pour proposer des produits sains aux consommateurs ou payer une taxe « toxique » sur leurs chiffres d’affaires afin de couvrir les conséquences médicales d’une future intoxication.
Mise à jour du 2 janvier 2021 :
Le gouvernement britannique a annoncé une suppression de la TVA sur les produits d’hygiène féminine, avec la sortie du pays de l’Union Européenne.
Actuellement, l’UE impose une TVa minimale de 5% sur ces produits, la France peut donc faire un effort pour baisser la TVA sur un produit de première nécessité. C’est ce que nous réclamons depuis plusieurs années.
« Des produits essentiels, donc pas de TVA »
l’Écosse fait bien mieux avec un accès GRATUIT aux les protections périodiques, une première au monde depuis octobre 2020 et un exemple à suivre.
Le taux de TVA en France est actuellement de 5,5% depuis 2015, le taux antérieur était de 20%. Selon la législation européenne, il serait possible de baisser de 0,5% le taux de TVA. La meilleure solution étant de négocier au niveau communautaire une suppression de ladite taxe sur un produit essentiel de la vie quotidienne de nombre de femmes. Par la même occasion, nous pourrions solliciter la même mesure pour les couches d’enfants et de séniors.
Il est à noter que nombres de consommatrices n’ont pas ressenti de baisses sur le montant de leurs achats, alors que les prix auraient dû baisser mécaniquement de 14,5% en 2016. Est-ce que les marques et les distributeurs ont joué le jeu ou ont-il augmenté leurs marges ?
Taux de TVA en 2019
Le marché des protections féminines
J’ai été surpris d’apprendre que selon des estimations, la vente de serviettes et protections féminine représente un marché mondial de plus de 30 milliards d’euros !
En france, en moyenne une femme subira les effets de ses cycles « 500 fois dans une vie.
La question est loin d’être anecdotique. Bien que les situations personnelles varient, les premières règles apparaissent généralement entre 11 et 14 ans (13,1 ans d’âge médian) et se poursuivent jusqu’à la ménopause, qui survient entre 45 et 55 ans, avec une médiane autour de 51 ans. Les femmes ont donc leurs règles durant trente-neuf ans – soit, avec des cycles de 28 jours en moyenne, jusqu’à environ 500 fois dans une vie. En France, l’ensemble des femmes de 13 à 51 ans correspond à 15,5 millions de personnes, soit près d’un quart de la population totale en 2018. » (source)
Le marché national est donc de 15 millions de consommatrices mensuel, représentant un chiffre d’affaire d’environ 400 millions d’euros par an. Plusieurs estimations et études ont été faites sur le coût et il serait d’environ 23.000 € sur une vie féminine, soit le prix d’une voiture moyenne. le montant de la TVA payé serait de 1.265 € !
Le marché des couches
A comparé, le marché des couches jetables pour les enfants est estimé à 760 millions d’euros et celui des séniors à 250-300 millions.
De plus en plus de parents ont recours à des couches bio ou réutilisable, plus naturel et écologique.
Gratuité
La réflexion est en cours pour rendre partiellement gratuit les protections dans les écoles, les prisons, pour les SDF, mais pas pour l’ensemble de la population par la mise en place d’une distribution gratuite.
« En mars 2019, le député de La France insoumise Bastien Lachaud a déposé une proposition de loi « visant à assurer la gratuité des protections menstruelles et à garantir leur sécurité sanitaire » : les produits, soumis à contrôle sanitaire, seraient inscrits sur une liste établie par la Haute Autorité de santé et intégralement remboursés. La proposition a été renvoyée en commission des affaires sociales.
En mai, le gouvernement a défini une « stratégie de lutte » contre la précarité menstruelle, dont l’un des axes serait de distribuer gratuitement des protections dans les écoles, hôpitaux ou prisons. La mission a été confiée à la sénatrice Patricia Schillinger. » (source)
En février 2020, le gouvernement français a annoncé le déblocage d’un budget d’un million d’euros pour distribuer des protections à des femmes en situation de précarité. C’est un début, mais insuffisant pour aider les près de 2 millions de femmes concernés, principalement des jeunes et des étudiantes.
Mise en ligne le 1 janvier 2021 – Dernière mise à jour le 2 janvier 2021
2 réponses
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