Politique Africaine

Géopolitique

De tout temps l’Afrique a été au cœur de la géopolitique mondiale, et plus encore maintenant. A l’époque de la traite négrières qui durera des siècles pour le commerce et l’échange d’être humain contre des marchandises, une horreur. A l’époque coloniale, les pays européens se battaient pour conquérir les territoires immenses du continent, puis se les sont réparties par le traité de Berlin de 1885.

Pendant les deux grandes guerres, les soldats Coloniaux se sont battus contre les ennemis de la France.

Sur les 18 000 tirailleurs envoyés au front lors de la première guerre mondiale, répartit au sein de 141 Bataillons, plus de 28 000 y laissèrent la vie et près de 8 000 ont été porté disparu. Sous l’appellation de « Tirailleurs sénégalais » étaient concernés tous les soldats recrutés dans l’ensemble de ce qui s’appelait alors l’Afrique occidentale française (AOF) et dans une partie de l’Afrique équatoriale française (AEF).

« Lors de la Seconde Guerre mondiale, 64.000 Tirailleurs sénégalais furent engagés dans les combats. Huit régiments sénégalais ont pris part à la campagne de France en 1940 opposant, dans les Ardennes (nord-est de la France), une résistance
farouche aux Allemands.  »

Entre 1942 et 1945, 170 000 hommes de l’armée d’Afrique furent incorporer dans ses unités, dont 72 000 furent blessés et près de 40 000 tués d’après les estimations françaises.

Depuis les indépendances, les anciens pays colonisateurs ont toujours un regard sur cette région du monde, pauvre financièrement, mais riche dans son sous-sol.

Crise économique

L’impact de la crise mondiale que nous subissons actuellement va être très important, plus de 500 millions d’Africain pourraient essayer d’émigrer en Europe, en réalité en comptant les conjoints, la population de moins de 30 ans, c’est plus de 800 millions de personnes qui sont concernées. Les problèmes économiques actuels, la flambée du prix des matières premières et alimentaire (Riz, lait, poulet, poisson), ainsi que du coup de la vie, vont forcer une nouvelle vague très importante de tentative d’immigration vers l’Europe.

Les Etats africains, depuis la décolonisation, n’ont pas su attirer les investisseurs permettant la création d’un tissu industriel créateur de valeur ajoutée et d’emploi, ce qui fait qu’aujourd’hui la majorité de la population est agricole et que les revenus sont très faibles et que beaucoup trop de familles survivent dans des conditions difficiles.

Quant aux entreprises existantes, majoritairement individuelles, elles souffrent d’un manque de capitaux propres nécessaires à leur développement économique, hormis quelques cas particuliers.

Il est important de reconstruire le monde agricole par des aides à la restructuration, à la diversification permettant une augmentation des revenus tirés de la terre, tout en réduisant la balance commerciale et les importations ruineusent pour le pays.

Dans les mois avenir, à cause du désespoir, des centaines de milliers de personnes vont essayer de venir en Europe par tous les moyens possibles. Les pirogues ne sont que le début d’une tentative de passage en force à très grande échelle, ce qui va enrichir les trafiquants et passeurs en tout genre, le désespoir est le plus terrible des sentiments humains avec la culpabilisation.

Il n’y a pas d’industrie dans ces pays ou très peu d’usine, rien qui ne retiennent les jeunes, pourtant les volontaires au départ arrivent à trouver les 700 à 800 € nécessaire à la traversée vers les Canaries ou des 3.000 € par la Libye ou le Maroc. Pourquoi ne pas investir en commun cet argent dans des projets locaux. Les pays ont besoin de leur jeunesse et de projets. Nous devons les encourager par le microcrédit et l’aide au développement. Si non, la population de l’Europe doublera dans les prochaines années et toutes les mesures de sécurisation, la construction de mur maritime, de surveillance, de rapatriement ne suffiront pas à arrêter ces jeunes.

Aidons l’Afrique

Nous devons aider les entrepreneurs à créer des activités, des emplois et de la richesse ; mais aussi être solidaire du reste du monde, et particulièrement de nos territoires d’outre-mer et l’Afrique.

Il est important de créer des programmes d’assistance, permettant de sortir de la précarité et de la pauvreté :

  • L’accès à l’éducation
  • L’accès à la santé
  • L’assistance aux familles en détresse financière et administrative ;
  • La lutte contre les exclusions (bancaires, sociales et administratives) ;
  • Le conseil et l’orientation ;
  • Les rapports entre les dégâts de l’économie de marché et le besoin social ;
  • L’incitation du droit à l’initiative économique des personnes en situation de précarité ;
  • L’incitation à la prise en compte d’une vie sociale, car les victimes de la précarité pensent ne pas exister, or ils sont un « maillon » de la citoyenneté ;

Le crowdfunding est une des solutions pour capter les moyens financiers nécessaires aux financements des investissements et des projets nécessaires aux développements économiques, sociales et humaines du continent africains.

Actuellement, nombre d’entreprises se créent sur le continent, mais trop souvent, il manque de moyens financiers. Quant aux entreprises existantes, majoritairement individuelles, elles souffrent d’un manque de capitaux propres nécessaires à leur développement économique, hormis quelques cas particuliers.

Il est important de reconstruire le monde agricole par des aides à la restructuration, à la diversification permettant une augmentation des revenus tirés de la terre, tout en réduisant la balance commerciale et les importations ruineuses pour le pays.

Il est indispensable de créer des emplois locaux pour permettre aux jeunes de s’intégrer, de travailler dignement et de ne pas tenter la traversée de la mort.

Il faut également étendre le microcrédit et les tontines solidaires pour financer des projets, comme pousser les jeunes migrants à se réunir avec leur économie pour créer des projets.

Le crowfdunding pourrait permettre le développement économique du continent.

En effet, « Avec le Crowdfunding, il est possible de lever des fonds pour financer le secteur privé africain. […] Le Crowdfunding est la forme informatique la plus pratique du terrain des créateurs d’entreprises. Un moyen de se faire entourer, conseiller et soutenir. Les fonds sont levés en dernier lieu lorsque le dossier est complet. L’un des atouts du Crowdfunding ou financement participatif est de permettre des transactions mettant en relation des personnes physiques, cela permet une relation financière basée sur d’autres critères que la recherche unique du bénéfice. En définitive, il est un bon moyen de favoriser l’entraide. Pour une entreprise, il permet de communiquer tout en levant des fonds. » L’exemple des quelques projets financés actuellement montre le potentiel important de développement pour l’Afrique, à condition de mettre en place les moyens de contrôle de l’utilisation des fonds.

 

Politique Africaine de la France

Notre pays depuis la fin de la colonisation a développé des relations très étroites avec les anciennes colonies devenues, depuis, en théorie des pays indépendants.

Nous n’avons pas à faire de l’ingérence dans la politique d’un pays souverain et indépendant du nôtre.

Que dire de notre soutien aux représentants du Tchad, du Togo, du Gabon, des Comores, du Sénégal, du Cameroun, de Guinée, du Burkina Faso.  Tous ces pays ont pour points communs : la corruption, le détournement de fond, les violations des droits de l’homme, le muselage de la presse et un régime qui n’a rien de démocratique au sens de la déclaration universelle des droits de l’homme. Nous soutenons des régimes qui ne méritent pas d’être en place.

[Pourtant le Président Chirac] a dit : « Il faut en finir, avec les coups de force ou d’Etat, les putschs, les juntes, les pronunciamentos et toutes les manifestations de transition violentes. Ces événements d’un autre âge sont, pour chacun de nous, une véritable humiliation ». […] Il est fini, le temps de l’impunité […] ceux qui sont coupables d’exactions ont désormais à craindre d’être sanctionnés par la Cour Pénale Internationale[1] »

Nous devons écouter les peuples, travailler avec eux, suivre leurs décisions politiques et les aider à aller mieux économiquement, à créer des emplois. Il faut également dire à nos ressortissants de ces pays d’écouter les revendications et de ne pas tourner la tête ou montrer sa fortune devant les populations locales qui ont faim.

La plupart des problèmes de famine en Afrique sont dû à des guerres civiles, entre états, ou né de la volonté d’une élite pour éliminer un groupe de personnes. « un enfant meurt de faim toutes les sept secondes » dans le monde ; pourtant la production alimentaire mondiale permet à elle seule de nourrir l’ensemble de notre population.  Le magazine « la Vie » avait publié un excellent article à ce sujet  « les exploiteurs de la famine »[2]. Nous ne devons plus soutenir des régimes qui « martirrissent » leurs peuples, car savent très bien que l’aide internationale les aidera. 30% de la population mondiale vit grâce à l’aide internationale et au PNUD[3], « 840 millions d’êtres sont gravement sous-alimentés, mutilés par la faim ».  il est temps de mettre un terme à cette situation intolérable au 21éme siècle.

 

Le développement économique de l’Afrique

Il est urgent de mettre en place le développement économique du continent pour mettre un terme  à temps d’inégalité.

L’exemple de la Corée du Sud

Ce pays qui a connu une guerre sanglante qui a divisé la région en deux a réussi en moins de 30 ans à devenir une puissance économique et militaire avec le soutien financier des États-Unis et du Japon.

Il a pu trouver du travail à une majorité des jeunes qui composait sa société (60% en 1960). Ce pays a su, malgré les menaces de guerre, réussir à se développer et devenir une nation prospère, avec une agriculture qui représente environ 25% de son PIB tout comme le Sénégal.

Même s’il a été victime de la crise boursière de 1997-1998, il a su remonter la pente, la région avait été durement frappée par cette crise sans précédent.

 

Économie :

Le développement de l’ESS dans le monde doit permettre de réduire les inégalités. L’ESS doit se diffuser à travers le monde et particulièrement en Afrique. En France, nous avons créé l’économie sociale et solidaire, qui regroupe des milliers d’entreprises et des millions d’emplois. La Côte d’Ivoire et d’autres pays Africains peuvent en faire autant. Le développement du commerce équitable et des coopératives sont un premier pas vers un ESS panafricain.

« Cette économie démontre fondamentalement que d’autres logiques et systèmes que ceux fondés sur la seule domination du capital existent. Au-delà de la performance économique, la valeur ajoutée des entreprises qui la composent s’exprime en terme de participation, de responsabilité, de démocratie, et plus largement de cohésion sociale. L’économie sociale et solidaire est ainsi une vraie force novatrice susceptible d’apporter des pistes de réponse et d’être force de proposition face aux enjeux de société actuels. »[4]

Je ne peux pas m’empêcher de vous permettre de lire cette contribution qui résume la situation du Sénégal : « C’est avec une joie non dissimulée que j’ai appris que le Sénégal est le «meilleur pays africain» de l’année 2006. […] Oui, je suis hyper ravi de vivre dans le «meilleur pays africain» où, une bonne partie de la nuit, je m’éclaire à la bougie, car la société chargée de me fournir de l’électricité n’est plus capable d’assurer ses engagements. Je suis aux anges, car je vis dans ce Sénégal où je suis presque obligé de recourir aux vieilles habitudes du charbon de bois pour assurer ma cuisine, car le gaz butane a disparu du marché, comme par enchantement, depuis quelques semaines. Quel bonheur de vivre dans le «meilleur pays africain» où les automobilistes, il y a quelques jours, se bousculaient devant les stations d’essence craignant une pénurie depuis que l’Etat a décidé de réquisitionner le gasoil pour permettre à la société d’électricité de fonctionner plus ou moins normalement ! »[5]

 En Europe, nous entendons parler de « développement durable », « d’impact écologique », il serait utile pour nos dirigeants se poser la question de la logique d’importer des mangues du Pérou, du Costa Rica (Amérique latine), plutôt que de la Région de la Casamance (Sénégal) ou de Côte d’ivoire. L’impact sur l’environnement et la pollution seraient réduit. Il créerait une filière et des emplois dans des régions sinistrées économiquement, et permettrait de nourrir des milliers de famille.

Une filière halieutique existe depuis plusieurs années pour alimenter les grandes surfaces de l’hexagone, créant très peu d’emploi et ayant pour conséquence la raréfaction de la ressource et l’augmentation du prix du poisson pour les populations locales. Une erreur de gestion, il est indispensable d’arrêter la surexploitation des côtes africaines pour alimenter l’Europe et l’Asie en poissons au détriment des populations locales qui souffrent.

Ce ne sont que deux exemples, mais il y en a bien d’autres, comme la nécessité de créer une filière permettant de collecter et de trier les déchets en vue de leur recyclage ou transformation (verre, plastique, cannette, bouteille, emballage, papier, carcasse de véhicule, métaux, matériels électronique, etc…..) permettant de créer encore des milliers d’emploi.

Il est indispensable de créer des emplois locaux pour permettre aux jeunes de s’intégrer, de travailler dignement et de ne pas tenter la traversée de la mort.

Il faut également étendre le micro-crédit et les tontines solidaires pour financer des projets, comme pousser les jeunes migrants à se réunir avec leur économie pour créer des projets.

 

Sources

[1] Discours du 21 février 2003.

[2] N°3034 du 23 octobre 2003

[3] Programme des nations Unies pour le Développement

[4] Cress paca – octobre 2004

[5] Par Modou Mamoune FAYE – Journaliste – le quotidien du 25.09.2006

 

Édité le 30 janvier 2021

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